L'ouvrier et le petit commerçant

Autrefois Givors était une ville ouvrière et commerçante. 
Les sorties d'usines montraient une foule d'ouvriers en tenue de travail sortir après le boulot. Voir la photo de la sortie de Five Lille.
C'était aussi une ville commerçante : de nombreux petits commerçants ouvraient boutique dans le centre-ville, ainsi que de nombreux artisans.
Aujourd'hui, les usines ont disparu. Les tuileries, les tissages, les usines métallurgiques et sidérurgiques, les verreries, les usines chimiques, le port pétrolier, etc... Toutes fermées ! Disparues... Pas une n'a survécu !
Quand on se promène dans les rues du centre-ville, on longe sur le trottoir des vitrines vides et sales, abandonnées...

Sortie des usines Five-Lille

Comment en est-on arrivé là ? 

Il est vrai que cette tendance de déclin de ces deux catégories (ouvriers et petits commerçants) est générale. Mais à Givors on atteint un summum !
Je me souviens dans la fin des années 1980, j'étais adjoint aux affaires économiques. Les communes avaient acquis cette compétence en 1982... Le maire de l'époque, Camille Vallin, protestait contre le SDAU (Schéma Directeur d'aménagement et d'urbanisme, cela ne s'appelle plus comme cela, maintenant ça s'appelle le SCOT)  qui assignait Givors, la ville carrefour (un nom prédestiné) comme une ville devant acccueillir les grandes surfaces commerciales. Il portestait, et en même temps, il accueillait les grandes enseignes dans la vallée du Gier... Il installait une vaste zone commerciale dans le lit de la rivière! Et cela n'a pas manqué, dès son ouverture, le centre commercial Carrefour a été... inondé !
Et pire, le maire envoyait son adjoint aux affaires économiques (moi) à la commission départementtale d'urbanisme commercial pour défendre les implantations de grandes surfaces... Évidemment, tout cela a tué le petit commerce.
Comme partout ailleurs, dites-vous ?
Oui, mais ailleurs on n'a pas implanté un si gigantesque centre commercial... sachant que Carrefour a été implanté en lieu et place de l'ancienne fonderie de Five Lille. Tout un symbole.

Dans le même temps, Camille Vallin et le PCF, mobilisaient les ouvriers des usines contre les "patrons" créant ainsi une ambiance délétère aboutissant évidemment à la lassitude des dits patrons qui ont fermé toutes les usines de Givors. TOUTES !
Et, une fois de plus, après la fermeture de la verrerie BSN (2002), le maire de l'époque Martial Passi a créé une ZAC pour y installer une nouvelle zone commerciale : le village automobile... Décidément ! Il est bien prévu une zone artisanale, mais elle reste toujours vide. Cet aménagement a coûté l"astronomique somme de 11 millions d'euros d'argent public et a mis plus de 12 ans à se constituer, et elle n'est pas terminée !

Double langage communiste aboutissant à une double action : fermeture des usines et des petits commerces de centre-ville ! Et remplaçant les anciennes usines par... de grandes zones commerciales...
Résultat : il y a à Givors plus de 20 % de chômeurs contre 9 % au niveau national... Givors ne peut pas dire "merci" au PCF qui dirige la ville depuis 66 ans !

La désindustrialisation fut un phénomène national. Mais à Givors, par ce double langage et sa frénésie antipatronale, la mairie communiste a considérablement aggravé la situation, en faisant d'une ville ouvrière et commerçante, une ville dortoir accueillant la misère de tout le département... 

TOUTES LES USINES ONT FERMÉ !